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Association Française des Techniciens de Laboratoire Médical (AFTLM)

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16 juillet 2020

Au coeur de la crise - Interview de Fabiola, TLM Hôpital Bichât, AP-HP

Dans le cadre de la sortie notre magazine, le TechLabo.com, nous avons interviewé plusieurs TLM impliqués dans la crise COVID-19

Fabiola GOMADO-KLUVIE, TLM en CDD embauchée en renfort au laboratoire de virologie.

AFTLM : Quand avez-vous été embauchée à l’Hôpital Bichat ?

J’ai commencé le 10 février 2020. 4 TLM ont été embauchés en renfort pour faire face à l’afflux de prélèvements au laboratoire de virologie. L’idée de travailler sur un virus émergent m’a beaucoup intéressé.

AFTLM : quelle était votre organisation de travail ?

Les horaires d’ouverture du laboratoire ont beaucoup changé pendant la crise. Lors du pic, il était ouvert jusqu’à minuit. La dernière série était souvent validée par des biologistes le soir le même ou le lendemain matin. Étant en CDD et nouvellement arrivée, je n’ai jamais fait les horaires tardifs. J’ai été formée rapidement pour réaliser des RT-PCR mais suivant les besoins, pour aider les équipes de réception, je suis parfois allée en pré-analytique (enregistrement des prélèvements). Au début il y avait peu de prélèvements. Les patients prenaient rendez-vous pour être prélevés. Nous passions 2 séries d’une dizaine de prélèvements naso-pharyngés par jour. Deux semaines plus tard, après le retour des vacances scolaires et après la grosse augmentation des cas de COVID-19 en Italie, le nombre de prélèvements a explosé. Nous avons rapidement atteint les 400 prélèvements par jour. La majorité des RT-PCR a été réalisée sur le COBAS 6800 ou par une technique de chez Altona Diagnostics, sur divers prélèvements : LCR, urines, sang, plasma, selles, écouvillons naso-pharyngés, gorge, Lavage Broncho-Alvéolaire (LBA), liquide pleural, lait maternel…

AFTLM : Avez-vous eu peur d’être contaminée par le COVID ?

Dans le service, trois personnes ont été contaminés, une cadre, un agent d’accueil et moi. Les signes cliniques se sont traduits par une très grosse fatigue et un très gros mal de tête mais heureusement pas de gêne respiratoire. Dans le service, J’ai eu toute l’écoute et les informations dont j’avais besoin. Mes collègues prenaient régulièrement de mes nouvelles et finalement, tout s’est bien terminé. J’ai repris mon poste après arrêt de travail de trois semaines.

AFTLM : Qu’avez-vous pensé de cette expérience pendant la crise ?

Les techniques ont plusieurs fois changées pendant la crise. Cela a été très formateur pour moi. J’ai toujours beaucoup aimé mon métier et même bien avant la crise COVID. Je suis diplômée depuis moins d’un an et à la fin de mon contrat, j’aimerai découvrir les différentes disciplines que notre profession nous permet d’appréhender.