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16 juillet 2020

Au coeur de la crise - Interview de Sylvie, TLM Hôpital Bichât, AP-HP

Dans le cadre de la sortie notre magazine, le TechLabo.com, nous avons interviewé plusieurs TLM impliqués dans la crise COVID-19.

Interview de Sylvie ALGLAVE, TLM dans le département de Génétique du CHU Bichat, AP-HP.

Comment s’est mise en place l’aide apportée par le service de Génétique au service de Virologie ?

Cela a mis un peu de temps à mettre en place parce que la Virologie était obligée de s’adapter à une organisation qui changeait tous les jours et avec de nouveaux automates. Les échanges ont eu lieu entre cadres et chefs de service. 4 technicien(ne)s sont allés en Virologie, 2 à partir du 19/03/20 et 2 autres à partir du 30/03/20

Quelles ont été vos motivations ?

Le besoin d’être « utile » et de participer à l’effort collectif.

Comment s’est déroulée la formation en Virologie ? Y-a-t-il eu des difficultés particulières ?

La formation au dépistage du coronavirus a duré une semaine : extraction + PCR. Il n’y a pas eu de soucis particuliers et l’équipe de Virologie était plutôt contente de nous voir.

Comment ont été organisés les plannings ? Quelles ont été les réorganisations au sein des 2 services ?

Le labo était ouvert 7 jours sur 7 de 7h30 à minuit. Le but était de pouvoir être autonome pour pouvoir faire des « nuits » jusqu’à minuit et/ou des week-ends qui étaient payés en heures supplémentaires sans récupération mais avec une mise en RE le lendemain des « nuits ». La plage horaire maximum était de 12h. L’activité du laboratoire de Génétique ayant considérablement diminué, le « prêt » des 4 technicien(ne)s n’a pas été pénalisant

Y’a-t-il eu des difficultés particulières au niveau des contraintes horaires, des transports, vie perso… ?

Non, les horaires de nuit ou de week-end étaient sur la base du volontariat, il n’y avait donc aucune obligation. Venant en voiture exceptionnellement pendant la période de confinement les transports n’ont pas été une contrainte pour moi.

Comment s’est passée l’intégration au sein de l’équipe de Virologie avec les technicien(ne)s et comment ont été les liens avec la « hiérarchie ?

Plutôt très bien dans l’ensemble à tous les niveaux.

Quelle a été l’évolution du nombre de prélèvements ? En quoi consistait le travail technique ? Y’avaient-ils des missions particulières ?

Quand nous sommes arrivés la Virologie était déjà dans le cœur du sujet depuis presque 2 mois. Il y avait encore beaucoup de prélèvements mais petit à petit le nombre a baissé.

Notre travail consistait à faire les extractions et PCR pour les dépistages COVID mais rapidement ils ont décidé de faire les dépistages sur un autre automate sur lequel nous n’avons pas été formés.

Avez-vous eu peur pour vous ou vos proches ?

Non, nous sommes plutôt bien protégés en Virologie.

Vous êtes-vous sentie au cœur du soin ?

Non, car pas de contact avec le patient.

Sentez-vous avoir un devoir de service public ?

Tout à fait et prêter main forte en Virologie faisait partie de ce devoir.

Vous êtes-vous senti soutenue par l’encadrement voire par l’Hôpital ?

Oui, nous avons été soutenus par l’encadrement qui nous a toujours encouragés. Au niveau de l’hôpital on parle surtout des soignants en contact avec le patient …

Y’a-t-il eu des petits gestes de réconfort ?

Il y a eu beaucoup de dons et de cadeaux en Virologie mais également en Génétique.

Y’a-t-il eu une reconnaissance financière particulière ?

Les week-ends et les « nuits » étaient payés comme de vraies heures sup.

Que vous a apporté cette expérience, au niveau personnel, professionnel ? Et à l’échelle des laboratoires ?

C’est toujours intéressant et enrichissant de voir ce qui se passe dans d’autres laboratoires qui ne fonctionnent pas comme le nôtre et de rencontrer d’autres technicien(ne)s avec des expériences différentes.

Que pensez-vous de la reconnaissance professionnelle des TLM au niveau du public, de la direction hospitalière ?

C’est un vaste sujet. On ne parle pas beaucoup des techniciens de laboratoire d’une manière générale.

Y’aura-t-il un avant et un après COVID pour vous personnellement et pour la profession ?

Je l’espère pour la profession mais je n’y crois pas trop.